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ACTION SOLIDAIRE AU MAROC
23 août 2013

EXTRAIT DU JOURNAL DE BORD

 

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C'est un beau village perché à 2 400 mètres...

 

Le chant du coq est remplacé chaque matin par le hennissement d’un âne. Les mouches bourdonnent à la place des moustiques.

 

Je sors de mon sommeil la tête engourdie. Les voix résonnent dans la cour : elles annoncent le prochain petit déjeuner.

 

Il y avait de l’œuf dur, des olives, du lait, du café, des galettes de pain que l’on trempe dans du miel ou de l’huile.  Egalement posés sur la table, des triangles de pâte mole qui nous rient au nez.

 

La cuisine est plutôt bonne ; souvent les mêmes ingrédients forment différents plats : tomates et concombres en petits cubes, poivrons verts, œufs, aromatisés avec du cumin.

 

Le thé, vert, est délicieux. Très parfumé à la menthe, je le bois à petites gorgées, il est très chaud et très sucré, je pense que c’est pour cela que je l’aime car en France, il sent vraiment l’herbe.

 

Je commence à perdre la notion du temps. Durant ces deux jours, nous sommes isolés dans ces montagnes à 2400 mètres d’altitude. Notre première sortie dans le village nous révèle un paysage magnifique mais aride. Sur les hauteurs rien ne semble vivre. En passant dans le village, nous apercevons les hommes assis au pied de l’entrée des maisons où la noirceur à l’intérieur apparaît mystérieuse.

 

Nous apercevons sur une cheminée un nid et sa cigogne. Sa rareté contraste avec tous les ânes que nous rencontrons le long de la route. Ils sont tous surchargés de sacs en jute, énormes et transportant de la paille ou des sacs d’herbes de chaque côté. Ils servent aussi de moyens de transports de deux voire trois personnes.

 

Les femmes sont toutes voilées parfois de la tête aux pieds laissant entrevoir deux petits points sombres. Nous tentons de les aborder par un "salam", elles nous répondent mais agitent vite le bras pour nous indiquer qu’elles ne veulent pas être prises en photo.

 

En chemin, le long d’une rivière, un groupe de femmes lave son linge. Les filles se sont approchées et sont invitées à prendre le savon sous les rires des jeunes dames.

 

L’eau est glaciale. Elles nous montrent leur talon épais, ciselé ; Marina est gênée avec ses petits pieds roses. La discussion est difficile. On ne se comprend pas sauf quand elles nous montrent nos boucles d’oreilles, colliers et montres. Leurs doigts sont longs, elles désignent leurs ongles. J’ai du vernis à l'auberge. J’essaie de leur donner rendez-vous pour demain. Plus tard dans la journée, on me dira que ce sera l’Aïd, la fête de fin du ramadan et que les gens ne travaillent pas cette journée.

 

La journée passe lentement. Ma montre est restée à l’heure de France comme pour garder le lien. Car ici, pas d’internet ou du moins trente minutes d’attente pour obtenir la page du moteur de recherche, et à chaque sollicitation, le bug. J’avais promis aux familles de les informer de notre séjour… trop grand décalage avec notre vie… notre vie abondante ne m’a pas permis d’anticiper à juste titre cette vie si simple où la préoccupation principale semble l’alimentation quotidienne.

 

Je suis venue avec plein de médicaments pour parer aux problèmes de santé éventuels de notre groupe, et que nous répétaient livres et autres personnes ayant séjournés au Maroc.

 

Pour l’instant tout va bien pour les 14. L’auberge qui nous reçoit nous accueille chaleureusement. Quand on rentre dans la cuisine, le vieux téléphone fax n’a plus sa couleur d’origine ; l’ensemble est vieillot.

 

C'est Fatima, d’une quarantaine d'année qui "vit" dans cette pièce de 2 m X 2 m ; elle est toujours là quand on a besoin ; elle est très discrète et ne parle pas français à ma grande déception. Elle semble timide, et son regard doux croise le mien avec insistance. On ne la voit pratiquement pas sauf ce soir où elle a fait une très brève apparition.

 

Les filles l’ont vite faite sortir de son lieu d’isolement à ma grande satisfaction. Elle est venue nous rejoindre à la fête musicale de l'Aïd. Nous nous sommes rassemblés après le repas, autour de la cheminée à l’évacuation bombée couronnée d’une tête africaine et qui donne l’impression d’un mage protégeant ses convives.

 

La lumière feutrée laisse apparaître les tambourins, jumbés, rigoureusement frappés par des mains agitées. Ces instruments sont usés par les âges et une utilisation régulière. Un petit accordéon a même fait son apparition dans les mains abimées d’un hôte qui a humblement joué au hasard quelques notes, se mettant ainsi dans la fête. Les instruments sont passés de mains à mains et chacun de notre groupe a participé. Laurie s’est bien débrouillée malgré un « je ne sais pas jouer ». Oui je crois que savoir jouer ici n’a pas vraiment d’importance.

 

  

C’est « ça faire la fête » insiste Momo, qui compare certaines beuveries françaises à ces rencontres amicales et chaleureuses.

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Commentaires
T
super commentaire de LAURIE
ACTION SOLIDAIRE AU MAROC
  • Le C.I.S.P.D. (Conseil Intercommunal de Sécurité, Prévention de la Délinquance) a organisé du 7 au 14 août 2013 un séjour solidaire au Maroc. Cette initiative fait suite aux réflexions menées pour rendre les jeunes acteurs de leur temps de loisir
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